La paralysie diaphragmatique est une pathologie rare. Elle constitue une cause souvent méconnue de dyspnée d’effort, d’orthopnée. Dans les cas plus graves, elle peut être l’origine d’une cause d’hypoventilation alvéolaire aiguë ou chronique.
C’est une étude descriptive rétrospective menée sur 7 patients ayants une paralysie diaphragmatique, suivis au service de pneumologie de l’hôpital Hedi Chaker du janvier 2020 jusqu’à août 2022.
Sept patients ont été recensés : 2 femmes et 5 hommes. L’âge moyen était de 67 ans±6,7. Tous les patients avaient un syndrome d’apnée de sommeil : 5 obstructifs, 1 central et 1 combiné. L’index d’apnée hypopnée moyen était de 52,21/h et index de désaturation en oxygène moyen était de 53,9/h. Chez tous nos patients l’orthopnée et l’ascension de la coupole diaphragmatique ont fait suspecter la pathologie. Le diagnostic a été fait par échographie diaphragmatique dans 5 cas et par électromyogramme diaphragmatique dans les 2 autres cas. La paralysie était du côté droite dans 85,7 % (n=6) et 14,3 % du côté gauche (n=1). On a mis en évidence des lésions médullaires à l’étage C3-C4 chez 2 patients. Pour les autres patients, le bilan étiologique est toujours en cours. Le retentissement sur la fonction respiratoire a été évalué par la gazométrie artérielle sanguine, la spirométrie et l’oxymétrie nocturne. Cinquante-sept pour cent des patients avaient une hypoxémie diurne (n=4) avec une PaO2 médiane estimée à 58,5cmH2O. Six patients avaient une tendance restrictive sur les spirométries avec une CVF moyenne à 50 %±19,1 %. Le profil oxymétrique a montré une désaturation en plateau chez 4 patients, en dent scie chez 2 patients et en bande chez un patient. Une hypoxémie nocturne a été objectivée avec une médiane de T90 % à 70,9±38,38. Quatre patients (57,1 %) ont été mis sous Bi-PAP et 3 patients sous C-PAP (42,9 %). L’observance à la Ventilation non invasive (VNI) était de 71,4 %. La tolérance était de 42,9 %. Les principaux facteurs de mauvaise tolérance étaient les fuites dans 57,1 % (n=4), la sècheresse buccale dans 57,1 % (n=4) et l’irritation oculaire dans 28,6 % (n=2). Les patients étaient moins dyspnéiques sous VNI (une moyenne de MMRC 3,85±0,37 avant VNI contre 2,42±0,97 après VNI). La somnolence diurne excessive diminué après la mise sous VNI. Le score d’Epworth a passé de 11,4±4,92 à 4,40±3,71 en moyenne. La sensation de fatigue s’est améliorée après mise en route du traitement ventilatoire (m=7,28±2,13 vs M=2±2,44).
La dysfonction diaphragmatique est une entité sous-estimée. Elle peut être associée à des conséquences cliniques importantes. L’échographie est un moyen simple et efficace d’évaluer en routine la fonction diaphragmatique. Le traitement d’abord étiologique repose sur la ventilation non invasive chez des sujets très symptomatiques.
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Publié par Elsevier Masson SAS.